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VSS 7_8 2015

DE FR Crowdsourcing pour la mobilité et les transports Les données de trafic et de mobilité sont essentielles pour le déploiement des services télé- matiques. L’avènement des nouvelles technologies de la communication et de l’informatique offre un fort potentiel pour la saisie et la transmission d’informations liées à la mobilité. L’usage de ces technologies permet de collecter des informations et de les transmettre dans une optique de production participative (crowdsourcing) pour des services de mobilité ou de gestion des transports. Cet article décrit le concept de crowdsourcing et son usage dans les services d’information et de gestion des transports. Il présente la problématique du crowd- sourcing avec ses éléments techniques, des exemples d’applications, quelques aspects juridiques ainsi que les perspectives pour le domaine des transports. Le «crowdsourcing» est un concept qui a été décrit par J. Howe et M. Robinson en 2006[1] que l’on peut traduire littéralement comme l’approvisionnement par la foule ou production participative. Le principe proposé se base sur l’utilisation du temps disponible et des compétences d’un large public ou d’une foule (crowd) pour la réalisation de certaines tâches, la résolution de problèmes ou la fourniture d’infor- mations. Contrairement au principe de l’outsourcing qui consiste à confier des tâches spécifiques à des entreprises spécialisées, le crowdsourcing propose un modèle d’externa- lisation distribuée basé sur un grand nombre de participants. Au Québec, on a défini le terme d’externalisation ouverte qui est bien approprié. Le déploiement de ce mécanisme est devenu possible par l’in- termédiaire des nouvelles technologies de l’Internet, des plate- formes mobiles et des télécommunications. La démocratisation de l’accès à ces technologies a permis à un large public de dis- poser de moyens informatiques et de communication, créant des conditions favorables à une production participative. Principe de fonctionnement On distingue 2 types de crowdsourcing: la collaboration active à résoudre un problème (par ex. la fourniture explicite d’une information sur l’état du trafic), la participation passive (par ex. l’enregistrement de traces GPS). Généralement, la «foule» qui acquière les données appartient à une communauté et utilise dans cette optique des applications mobiles facilitant la récolte et la diffusion d’informations. On distingue trois type de tâches: routinières (collecte de données); complexes (résolution de problèmes) et créatives[3] . Dans la description de la méthode de crowdsourcing[2] , l’au- teur propose 5 constats à propos des capacités de la foule: elle est massive et dispersée, elle est pleine de spécialistes, elle est capable de trouver des solutions appropriées, elle a peu de temps à consacrer, elle peut aussi contribuer faussement. A partir de ces constats, on peut relever l’immense poten- tiel du crowd, mais aussi ses limites et ses risques. On peut soulever les questions récurrentes relatives à ce concept que sont le statut de l’expertise, la propriété intel- lectuelle d’un travail, la responsabilité en cas d’erreurs, voir l’esprit malveillant de la part de certains contributeurs. A priori, le crowd s’appuie sur un grand nombre d’informations re- dondantes, permettant ainsi, par statistique, d’éliminer des observations fausses ou aberrantes. Par exemple, la trans- mission d’une observation d’un incident (par ex.: un objet sur la chaussée) devrait être fournie par plusieurs sources indépendantes, afin d’être vérifiée et publiée comme une information valide. Toutefois, ce principe ne s’applique pas toujours, notamment pour des évènements rares. Ce phénomène de production participative, impliquant les citoyens, peut être perçu comme une approche positive et ou- verte face au fonctionnement de notre société, que l’on pourrait présenter comme un outil de «démocratie directe». Toutefois, il faut rester vigilant, car ces nouveaux modèles économiques suscitent également de la controverse et des critiques, comme l’impact sur des emplois rémunérés, les intentions commer- ciales cachées, le respect de la sphère privée, l’attribution de rôles non souhaités (par ex.: surveillance). Les champs d’action du crowdsourcing sont nombreux, un des plus célèbres étant l’encyclopédie en ligne Wikipédia. Dans le domaine des cartes géographiques, on peut citer le projet OpenStreetMap qui est un bel exemple de travail col- laboratif de récolte de géodonnées à grande échelle. Applications à la mobilité et aux transports Services basés sur la localisation La mobilité et les transports s’imposent naturellement comme un terrain propice au déploiement d’initiatives collaboratives sachant qu’une foule d’utilisateurs est prête à contribuer activement ou passivement à l’amélioration du système de transport par la transmission de données ou d’observations. PAR PIERRE-YVES GILLIÉRON Ing. Dipl. EPFL Ecole polytechnique fédérale de Lausanne EPFL, Laboratoire de Topométrie FACHARTIKEL | ARTICLES TECHNIQUES32 STRASSEUNDVERKEHRNR.7-8,JULI/AUGUST2015 ROUTEETTRAFICNo 7-8,JUILLET/AOÛT2015 VSS_SV_7_8_2015.pdf 32VSS_SV_7_8_2015.pdf 32 17.07.15 10:4417.07.15 10:44 VSS_SV_7_8_2015.pdf 32VSS_SV_7_8_2015.pdf 3217.07.1510:4417.07.1510:44

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