Schweizer Tag Journée suisse 2022 MOBILITÄT DER ZUKUNFT lung von Digitalisierung: «Sie ist niemals ein Lösungs- prozess. Digitalisierung ist ein Entdeckungsprozess.» Während wir permanent versuchen, Situationen zu verbessern, entstehen immer wieder neue Vorstel- lungen, neue Möglichkeiten, neue Probleme. Das be- deutet für Bosshart: «Die Möglichkeit, vorherzusagen, wohin die Reise geht, wird fast unmöglich.» Erst recht, wenn alles miteinander vernetzt sei. «Dann leben wir quasi in Echtzeit, alles wird noch viel schneller wer- den, und das halten die Menschen so nicht aus. Wir müssen also die Prozesse langsam und behutsam anpassen.» Zukunft werde durch schnelle Techno- logie nicht nur unplanbar, sondern auch unvorstell- bar.» Digitalisierung sei die neue Industriealisierung, «das müssen wir zuerst richtig verstehen». Doch was heisst das? Bosshart zitiert den renommierten Tech- nologie-Analysten Benedict Evans: «Wenn Software Teil der Gesellschaft wird, werden alle Probleme der Gesellschaft in Software ausgedrückt.» Technologie werde die Gesellschaft komplett revolutionieren und reorganisieren, ist Bosshart überzeugt. «Ohne zu merken, dass wir längst ein Teil von iPhone und Co. sind. Wir leben im iPhone, wir sind iPhone – wir ha- ben nicht ein iPhone.» Bosshart glaubt, dass wir vor einem langsamen, kon- tinuierlichen Wandel stehen. «Aber wir müssen die soziale Komplexität der technologischen Komplexität und Geschwindigkeit anpassen.» Technologie habe viele brillante Dinge, aber sie sollte im Hintergrund bleiben. «Wir verselbstständigen die heutige Techno- logie. Das ist gefährlich.» Das Auto beispielsweise sei tief verankert in der Psyche des Menschen, etwa als Symbol für Lebensqualität und Freiheit. «Diese Fak- ten kann man nicht einfach wegrationalisieren.» Klar ist laut Bosshart, dass wir Wachstum brauchen, und zwar sinnvolles Wachstum. Doch was heisst das? Und wer definiert das? «Die ganze schwierige Frage lautet», so der Trendforscher, «welche Externalitäten aus dem Umweltbereich und dem sozialen Bereich werden wir in die Preise inkludieren müssen, um nachhaltig wirtschaften zu können?» Was also brauchen wir? Als Antwort zitiert Bosshart in seinem Schlusswort den italienischen Schrift- steller Antonio Gramsci (1891–1937): «Man muss nüchterne, geduldige Menschen schaffen, die nicht verzweifeln angesichts der schlimmsten Schrecken und sich nicht an jeder Dummheit begeistern. Pes- simismus des Verstandes, Optimismus des Willens.» 10 STRASSE UND VERKEHR | ROUTE ET TRAFIC NO 12 | 2022 Par ailleurs, David Bosshart, qui a longtemps été direc- teur de l’institut Gottlieb Duttweiler, mentionne les erreurs fondamentales dans la représentation de la di- gitalisation: «Elle n’est absolument pas un processus de résolution des problèmes. La digitalisation est un pro- cessus de découverte.» Tandis que nous essayons en permanence d’améliorer des situations, de nouvelles conceptions, de nouvelles possibilités et de nouveaux problèmes apparaissent constamment. Pour David Bosshart, cela signifie «qu’il est presque impossible de prédire où cette voie va nous mener, d’autant plus si tout est interconnecté. Nous vivrons alors quasiment en temps réel, tout ira encore plus vite et les personnes ne pourront pas suivre le rythme. Nous devons donc adapter les processus lentement et prudemment.» Du fait de la rapidité des technologies, l’avenir sera non seulement impossible à planifier, mais aussi à imaginer.» La digitalisation est la nouvelle industria- lisation, «il nous faut d’abord bien comprendre cela». Mais qu’est-ce que cela signifie? David Bosshart cite Benedict Evans, un analyste réputé des nouvelles tech- nologies: «Si les logiciels faisaient partie de la société, tous les problèmes de la société seraient exprimés en termes de logiciels». David Bosshart est convaincu que la technologie va complètement révolutionner et réor- ganiser la société. «Nous ne nous sommes pas aperçus que nous faisons partie depuis longtemps de l’iPhone et autres technologies. Plus que posséder un iPhone, nous vivons iPhone, nous sommes iPhone.» David Bosshart pense que nous sommes face à un chan- gement long et continu. «Mais nous devons adapter la complexité sociale à la complexité et à la rapidité technologiques.» La technologie a beaucoup de bons côtés, mais elle doit rester en arrière-plan. «Nous auto- nomisons la technologie actuelle. C’est dangereux.» La voiture, par exemple, est profondément enracinée dans la psyché des individus comme étant un symbole de qualité de vie et de liberté. «On ne peut pas supprimer ces faits simplement en les rationalisant.» Bien sûr, selon David Bosshart, nous avons besoin de la croissance, mais d’une croissance judicieuse. Mais qu’est-ce que cela signifie? Et qui définit cela? Selon le chercheur en tendances, «la question difficile qui se pose est la suivante: quels facteurs externes des do- maines environnemental et social devons-nous inclure dans les prix pour que notre économie soit durable?» En d’autres termes, de quoi avons-nous besoin? En conclusion et en guise de réponse, David Bosshart cite l’écrivain italien Antonio Gramsci (1891–1937): «Nous devons créer des personnes lucides et patientes, qui ne désespèrent pas face aux pires horreurs et qui ne s’exaltent pas à chaque bêtise. Pessimisme de l’intelli- gence, optimisme de la volonté.»